Transition ECOLOGIQUE et ACHATS RESPONSABLES |
Le groupe transition écologique de Scène Ensemble a remonté le besoin de conseils pratiques sur la question des achats courants : les achats responsables sont donc le thème principal de cette édition de la lettre verte ! N’hésitez pas à nous contacter si vous avez d’autres demandes !
Dans le cadre de votre démarche de transition écologique de votre activité, par exemple dans le cadre de la mise en place de CACTÉ (pratiquement tous les items sont concernés), vous allez devoir réfléchir à vos achats, pour les mener vers davantage de durabilité. Il s’agit d’ajouter aux critères classiques de vos achats (qualité / coût / délais), la notion de durabilité. Voici plus bas quelques bonnes pratiques pour commencer concernant l’énergie, les véhicules, le parc informatique, l’alimentation, les gourdes et la technique (« Premiers pas », plus bas). Mais cela peut aussi constituer un axe stratégique de votre projet de transition (dernière partie de cette newsletter).
Le groupe transition écologique reste ouvert, si vous souhaitez y participer : il travaille actuellement sur la préparation d’une position syndicale sur la transition écologique avec le Bureau du syndicat. |
ACTUALITÉS |
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ACHATS RESPONSABLES |
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POURQUOI DES ACHATS RESPONSABLES ? |
Les produits de que l’on achète ont un impact écologique et social pendant l’intégralité de leurs cycles de vie : |
- extraction des matières premières qui les compose,
- transformation du matériau et fabrication des biens,
- transports et manutention depuis le site de fabrication et jusqu’au point final de livraison,
- pendant la durée de son usage : consommation énergétique, et entretien,
- en fin de vie, que ce produit soit réemployé, recyclé ou devienne un déchet.
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L’achat durable permet donc de prévenir de ces impacts écologiques et sociaux, mais aussi de se mettre à l’abris d’éventuelles ruptures dans la chaine d’approvisionnement liées à la pénuries de ressources ou à la crise écologique. Cette notion s’applique également aux services que vous achetez, qui ne sont pas exempts d’impact. Ex. Hôtellerie, transport, services numériques… |
Qu’est ce qu’un achat responsable vs. Éco-responsable ? |
La notion d’achat responsable intègre les divers aspects du « développement durable » pas uniquement l’aspect environnemental. L’idée est donc de limiter à la fois l’impact environnemental de ses achats, sur l’ensemble de la durée de vie du produit, mais aussi de prendre en compte l’impact social de la chaine d’approvisionnement, Sont donc en jeu les produits en tant que tels, les pratiques de vos fournisseurs et fournisseurs de second rang mais aussi l’éthique de vos propres pratiques vis à vis de vos fournisseurs. |
Contre exemples : acheter un produit réputé à faible impact environnemental produit à l’étranger et le faire livrer en express par avion (impact environnemental) ou via une plateforme d’achat numérique dont on sait qu’elle a des pratiques salariales délétères (impact social) ou imposer un changement de pratique immédiat à un fournisseur en situation de forte dépendance économique vis-à-vis de votre compte (relation commerciale déséquilibrée). |
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ACHATS RESPONSABLES : PREMIERS PAS |
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Que faire pour… nos achats en matière d’énergie ?
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- Sobriété des usages, d’abord et toujours en premier : observer comment on peut baisser la demande énergétique
- Sobriété des équipements. Si l’on peut : changer d’appareil pour favoriser une plus grande efficacité énergétique ou sortir de l’usage des énergies fossiles, voire auto produire une partie de son énergie…
- Charger de fournisseurs d’énergie pour des offres d’énergie verte, certains fournisseurs vous proposent des garanties d’origine, d’autres s’engagent davantage encore auprès de la filière française de production d’électricité ou de gaz vert. C’est sans frais, rapide et sans rupture de service.
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Que faire pour… nos achats de véhiculeS ?
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- Avez-vous vraiment besoin de ce véhicule ? Pouvez-vous envisager une alternative ou un véhicule plus léger ?
- Si l’achat est nécessaire et que vous le pouvez financièrement, passez à l’électrique. L’électrification de la flotte des véhicules légers est une nécessité qui passera par la transition des flottes des entreprises (les ménages achètent eux des véhicules d’occasion et l’offre d’occasion électrique est très très faible à ce jour.). Il n’existe plus d’aide de l’État (Bonus écologique ou Prime à la conversion) pour ces achats, mais il existe un dispositif de la métropole de Paris (D’autres dispositifs locaux peuvent exister).
- Vous pouvez également envisager le Retrofit (rendre électrique un véhicule thermique), cette aide de l’État a été maintenue.
- Sinon achetez la voiture thermique avec la plus haute qualité environnementale (Crit’Air) que vous pouvez vous permettre et la plus légère possible. Le bénéfice écologique de la voiture hybride est en revanche très relatif (en raison des deux moteurs nécessaires et de leur poids. Par ailleurs, souvent les moteurs thermiques des hybrides sont moins performants que ceux des véhicules thermiques de même gamme et génération).
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Que faire pour… le parc informatique ?
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- Le premier impact écologique du numérique c’est le matériel, bien devant les réseaux et les data center. Et ce n’est pas l’usage de ce matériel mais bien sa fabrication qui représente les plus gros impacts écologiques, qu’il s’agisse de l’usage des ressources minérales, de l’usage de l’eau douce, des émissions de gaz à effet de serre ou la consommation d’énergie primaire.La première chose à faire pour limiter votre impact écologique de très (très) loin est donc d’entretenir et de faire durer le plus longtemps possible votre matériel informatique : smartphones, ordinateurs, tablettes….
- …Et de s’en séparer dans des filières de recyclage appropriées qui vont permettre le remploi des matières les plus impactantes pour l’environnement.
- Quand il s’avère nécessaire d’acheter, on se souviendra que l’impact écologique des écrans et souvent proportionnel à sa taille (et donc on ajuste en fonction de son besoin réel).
- On favorise les outils avec le meilleur indice de réparabilité, qui sera le garant de notre capacité à le faire durer (pour les téléphones portable, le choix le plus engagé reste le fairphone).
- On achète dans la filière de seconde main.
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N.B. : après cette première mesure essentielle, on pourra approfondir en menant une réflexion sur les fournisseurs de services informatiques et hébergement, sur l’éco-conception de votre site web ou autres services numériques…. |
Que faire pour… les achats alimentaires ? |
- On veillera à favoriser au maximum la végétalisation des assiettes et à diminuer la consommation de protéines d’origine animale (voir 5 et 6).
- Local mais surtout et de saison, car en matière d’alimentation aussi, la production a un impact carbone bien plus important que les transports : d’après l’ADEME, une tomate produite en France sous serre chauffée est responsable de trois fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate importée d’un pays du sud de l’Europe et sept fois plus qu’une tomate produite en France en saison. Attention à éviter les denrées exotiques transportées en avion, et à limiter les avocats, même produits localement – la consommation en eau nécessaire à leur culture n’en fait pas un produit très durable, compte tenu des tensions hydriques sur les territoires…
- De manière générale, on favorisera l’achat de produits bruts ou transformés artisanalement à des produits transformés industriellement, le procédé étant plus émissif de gaz à effet de serre et potentiellement de pollution.
- N’oubliez pas la réglementation concernant le gaspillage alimentaire et la gestion des déchets alimentaires.
- L’impact écologique de la viande est important : l’élevage nécessite 70 % des terres agricoles dans le monde sont utilisées pour les besoins de l’élevage (pâturage ou culture destinées à l’élevage) dont une partie est issue de la déforestation. Les bovins ont un impact supplémentaire en raison des émanations de méthane au long de leur vie. L’élevage intensif a également des impacts négatifs sur la biodiversité, est à l’origine de pollution diverses, quand l’élevage traditionnel lui joue un rôle dans le maintien d’écosystèmes (mais ne pourrait pas se substituer intégralement à l’élevage industriel)
- L’impact écologique des produits de la pêche ne se limite pas à l’impact carbone. La surpêche menace le renouvellement même des populations, les méthodes de pêche industrielle ont un impact majeur sur les éco systèmes et les espèces vulnérables. Les produits issus de l’aquaculture ne sont malheureusement pas non plus exempts d’impacts écologiques désastreux, en particulier en termes de pollutions et de propagation de maladie sur les espèces sauvages. Leur alimentation industrielle pose par ailleurs les mêmes problèmes que pour l’alimentation destinées à l’élevage terrestre. Si vous consommez du poisson, acheter du poisson issu d’élevages certifiés ASC (Aquaculture Stewardship Council) ou Agriculture Biologique.
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Pour identifier l’empreinte carbone de vos repas, nous vous recommandons ce calculateur de l’ADEME. D’autres impacts écologiques et sociaux sont à mettre en regard. |
Que faire pour… les gourdes ? |
- Pour commencer et si c’est le cas, prenez en considération le fait que les cadeaux promotionnels et goodies ne sont intrinsèquement pas écologiques – même quand ce sont des objets utilitaires car ils répondent rarement à un véritable besoin.
- La plus écologique des gourdes est celle que l’on a déjà, cependant on prendra on considération les risques liées à l’usage du plastique (en termes de matériaux, vous pouvez lire cet article de Greenpeace qui entre dans le détail ).
- Pour les établissements qui ont besoin de gourdes pour le plateau, considérez l’inox et la mise en place d’une consigne, pour éviter de tomber dans le travers des cadeaux promotionnels.
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Que faire pour… le matériel technique ? |
- La priorité bien sûr, là encore, va à l’allongement de la durée de vie, donc au maintien en état du matériel existant, et si c’est un besoin ponctuel, aux prêts et locations,
- Pour un achat, faire le tours des sites des ressourceries artistiques et culturelles en France (matériel technique, costumes, éléments de décor et scénographie ). La liste est disponible ici : https://www.ressac.org
- Pour la mise en place du LED dans les lieux, on vous invite a retrouver les ressources de l’agence culturelle Grand Est.
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VERS UNE STRATEGIE AUTOUR DES ACHATS RESPONSABLES ? |
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La mise en place d’un projet plus systémique autour de vos achats vous permettra d »aller plus loin et d’écologiser toutes vos activités. Cela constitue également le premier point de votre plan de gestion et prévention des déchets… |
1. Cartographier ses achats pour repérer ses priorités d’action (son exposition au risque) |
C’est à dire en réaliser l’inventaire en observant dans son compte de résultat / grand livre : |
- le type d’achat : certains achats ne sont de toute évidence pas exempt d’impact écologique en raison des matières premières qui le composent (produits pétroliers, pétrochimiques, minerais rares etc.) ;
- la provenance de ces achats : lointain veut souvent dire un plus grand impact transport, possiblement aussi une fabrication ou une manutention dans des conditions écologiques ou sociales plus obscures pour vous ;
- le montant de vos dépenses : ces achats sont également à observer en priorité.
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2. L’achat le plus responsable est celui que l’on ne fait pas |
- Y’a-t-il des achats que l’on pourrait envisager de supprimer purement et simplement ? (ex. Goodies) ;
- Y’a-t-il des achats que l’on pourrait envisager de supprimer en faveur du réemploi en interne ou un usage partagé ? (prêt inter structures, location, système de consigne) ;
- Peut-on envisager de se fournir sur le marché de la seconde main pour ce produit ? Liste des ressourceries artistiques et culturelles en France (matériel technique, costumes, éléments de décor et scénographie ) est disponible ici : https://www.ressac.org
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3. Peut-on accompagner notre fournisseur dans des pratiques plus responsables ? |
L’idéal est d’embarquer nos partenaires, en particulier nos fournisseurs locaux ou ceux pour qui nous représentons un grand compte, vers davantage de durabilité. C’est à dire : |
- parler de nos propres efforts de transition et de notre besoin de cohérence : il est donc important que les entreprises avec lesquelles nous travaillons soient dans une démarche similaire ;
- les interroger sur leurs pratiques ;
- recadrer nos demandes en fonction de nos nouvelles attentes, tout en prenant on considération les délais et parfois les coûts nécessaires au changement pour votre fournisseur.
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Pour vous aider, nous avons travaillé dans le cadre d’ARVIVA un clausier qui pourra être utile pour ouvrir des conversations avec des prestataires de restauration / traiteurs, d’entretien,… à l’occasion d’une contractualisation – mais aussi accompagner des changements de pratiques chez les organisateurs / producteurs / coproducteurs partenaires. |
Voici des fiches-outils dédiées aux achats responsables pour les acheteurs publics (mais qui peuvent inspirer toutes les entreprises) : chantier, menuiserie, habillement, traiteurs, téléphonie, impression, prestations intellectuelles, ascenseur… |
Voici également des ressources spécialement dédiées à la scénographie concernant le remploi, les marchés publics (applicable aux contrats de commande), l’ignifugation … |
4. Et sinon, comment sélectionner un nouveau fournisseur ? |
- Favoriser des fournisseurs engagés d’un point de vue écologique et social
- Favoriser des fournisseurs engagés dans des gouvernances engagées (notamment de l’ESS)
- Poser le cadre de vos exigences – voir le point 3
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Parmi les labels existants certains peuvent être utiles pour évaluer un produit ou un fournisseur : |
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